Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Frelon Asiatique

Si vous découvrez un nid de frelons, qui plus est asiatique, n'appelez pas les pompiers. Ils ne s'occupent plus de la destruction. Il faut contacter une entreprise de désinsectisation habilitée à « nettoyer » ces nids avec un produit spécifique non toxique.

« Nous détruisons la poche à l'aide d'une lance. Nous pouvons monter jusqu'à huit mètres, après cela nous devons utiliser une nacelle », explique M. Marice. Ces interventions ont un coût que la plupart des particuliers ne veulent payer. Une solution existe. Ce sont les pies. Elles n'ont pas peur des nids de frelons et les mangent de bon appétit.

« Si vous voyez des pies tourner tout en haut d'un arbre, c'est que quelque chose les intéresse » admet le responsable de la société Radikal.

Alors, désinsectisation ou voracité des oiseaux, à vous de vous prémunir face à ces insectes à la piqûre mortelle.

On le sait, dans une période de mondialisation galopante, la nature paye un lourd tribut à l'accroissement des échanges. Outre la pollution, l'apparition d'espèces invasives de plus en plus nombreuses pose de graves problèmes concernant l'équilibe des écosystèmes. La France ne déroge pas à la règle et un nouvel exemple est malheureusement à déplorer dans le Sud Ouest du pays, qui fait face à une véritable invasion de la part du Vespa Velutina. Que les amateurs de deux roues se rassurent, il ne s'agit pas là de fustiger la dernière création des fabricants de scooters, mais bien du nom scientifique d'un insecte plus communèment appelé frelon asiatique.

Un nom qui vous parle forcément plus, mais qui, il y a encore peu, était à ranger au rayon des inconnus pour le grand public. Mais voilà que depuis trois ou quatre ans, le frelon asiatique a débarqué en France, où il a trouvé des conditions de vie tout à fait à son goût. Peu attiré par le foie gras et autres spécialités culinaires du Sud Ouest, celui-ci apprécie néanmoins beaucoup le climat qui y règne et, pour ce qui est de la bonne chère, là aussi il a trouvé tout ce qu'il désirait. Le Vespa Velutina est en effet particulièrement friand de guèpes, ce qui en réjouira certains, mais aussi d'abeilles, ce qui pose des problèmes bien plus graves.

Déjà mises à mal par l'utilisation massive de pesticides, les populations d'abeilles n'avaient vraiment pas besoin de se trouver un nouvel ennemi. Un ennemi particulièrement redoutable, à la technique de chasse éprouvée. Ne pouvant pénétrer dans les ruches des abeilles domestiques, les frelons se postent près de l'entrée, en vol stationnaire, avant de fondre sur leur proie quand celle-ci se présente. Ils se saisissent alors de leur victime, avant de la décapiter purement et simplement et de ramener le corps dans leur nid. Quant aux abeilles sauvages, tout aussi utiles dans leur rôle de pollénisatrices de la nature, elles sont encore plus exposées, les frelons pouvant s'attaquer directement à l'essaim.

Le plus inquiétant, c'est la rapidité avec laquelle les Vespa Velutina ont conquis le Sud Ouest de la France. Ils sont désormais présents partout et une éradication semble un voeu bien illusoire. Il est bien plus probable qu'ils poursuivent leur colonisation et qu'ils débarquent bientôt en Espagne, les Pyrénées ne semblant pas un obstacle incontournable. Difficile de savoir jusqu'où ils pourront aller, notamment en direction du Nord où des températures moins clémentes pourraient stopper leur progression. Mais la grande question, est de savoir quel sera leur impact sur les colonies d'abeilles. Certains experts affirment que les frelons seraient capables de détruire 20 à 30% d'un essaim, ce qui est considérable.

Les abeilles ont tout de même développé des moyens de défense, mais cela n'est malheureusement pas suffisant pour éradiquer l'envahisseur et les humains devront s'employer pour limiter au mieux les populations de frelons asiatiques en s'attaquant aux nids de ceux-ci, sachant que cet hôte indésirable fait désormais partie du paysage de notre faune, qu'on le veuille ou non.

                Vincent Armillon, pour la Rédaction.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :